Blessée depuis l’enfance, mon monde était rempli de rêves idéalistes où l’amour, que j’érigeais en maître, semblait être le seul moyen pour panser mes plaies.
Je ne l’avais jamais expérimenté ce sentiment dont tout le monde et même les livres que je lisais semblaient mettre en exergue. Jamais je n’avais eu à perdre la tête pour un homme, et même quand je soupçonnais de telles sensations, je me précipitais pour les faire disparaitre parce que selon moi, toujours dans la dynamique de plaire à Dieu, je ne devais pas nourrir de tels sentiments pour quelqu’un si ce n’était pas pour l’homme qui ferait de moi, sa femme.
Je priais beaucoup pour mon partenaire de vie, en me fixant sur cette liste exhaustive que j’avais dressée dans mes temps d’intimité avec Dieu.
Je croyais, dur comme fer, qu’un pareil homme existait et j’ai continué de l’appeler à l’existence jusqu’à ce que nos chemins se croisent. Du moins, c’est ce que je pensais. Seulement la venue de celui que je pensais être le Boaz de ma vie, censé m’apporter la consolation que je recherchais, n’a fait que renverser mes fondements « solidement bâtis ».
Ma foi, mes rêves, ma vision de la vie, en l’amour, en Dieu et même de ma propre personne ont été rudement mis à l’épreuve. Je me suis sentie comme une moins que rien à cause de cet amour impossible, qui m’a maintenu captive pendant trois années consécutives dans une dépression meurtrière.
Cependant, au cours de cette traversée du désert émotionnel qui m’avait replongée dans la traque de l’origine de mon mal-être, le Seigneur, malgré ma résistance, est restée fidèle et a attiré mon attention sur la raison de cette histoire, que je voyais jusque-là comme une malédiction. Même si cela avait été difficile de le comprendre, Le Seigneur m’a ouvert les yeux, en m’enseignant méticuleusement sur la nécessité de guérir de ces blessures intérieures avant de s’engager dans une quelconque relation.
Il m’a aussi appris l’importance du discernement dans ce type de situation, surtout quand l’intensité du désir devient plus palpable que la voix du Saint-Esprit, qui est censé nous guider dans nos choix. Je vous avoue que cela a pris énormément de temps pour que je comprenne pourquoi je m’étais fait avoir ainsi. Je rends aujourd’hui grâce à Celui qui m’a épargné et qui m’a donné la possibilité de vous raconter cette partie de ma vie, qui j’espère, vous éclairera.