Depuis son enfance, Vigblé n’avait jamais cessé d’aimer Ayélé. Il se disait que c’était un amour béni des dieux et du cosmos tout entier. Pour Vigblé, la meilleure femme au monde avait un seul visage et un seul nom : Ayélé. À tous ceux qui avaient osé mal parler de sa chérie, il avait fracassé la gueule.
Kloboto se rappelait encore ce qu’il avait enduré lorsqu’il avait, dans une blague, comparé la tête d’Ayélé à un noyau de mangue et ses jambes à un guidon de bicyclette. Ce jour-là, Vigblé avait bondi sur lui et l’avait mordu à la paupière après lui avoir déboîté l’omoplate.
Agbɔdɔɛ aussi, qui estimait que sa femme était plus belle qu’Ayélé avec sa poitrine de guenon, avait vu Vigblé lui arracher deux incisives à chaque mâchoire, créant ainsi un grand boulevard dans la bouche du pauvre chercheur de noise