Pour bon nombre de personnes, la place de la femme dans la vie sociale reste dans un contexte familial renfermé ; assujettie à la besogne de la maisonnée, son impact sur la vie familiale et sociale reste méprisé.
Réfutant cette image de la femme qu’a constituée le commun des mortels, l’auteur de ce chef d’œuvre produit une narration captivante, mettant au centre de l’histoire Saratou, une femme au destin tergiversé et muselé qui, en dépit de ce qui est, se réserve une dignité à caractère exotique.
De jeune fille, elle devient jeune orpheline, puis jeune épouse, pour plus tard passer par le statut de veuve, mère d’enfants. Sans doute suivie par un malheur à sens ésotérique, elle verra comme dans un cauchemar, ses enfants s’éteindre, lui laissant des petits-fils qu’elle aimera tels ses propres enfants.
Plongés dans une société tchadienne rurale où inondation, tempête, famine, problèmes sanitaires et analphabétisme font ravage de tout vent, Saratou et ses petits-fils s’adonnent à de travaux acariâtres afin d’assumer et assurer leur destin.
Cette œuvre, en plus d’être l’illustration concrète de la bravoure et de l’image héroïque de la femme africaine dans une société, dénonce plusieurs maux sociaux à l’instar des fratricides, l’ingérence étrangère, le tribalisme, etc.